La pénurie mondiale de microprocesseurs a forcé Moteurs Taiga à trouver des solutions pour maintenir ses objectifs de production en même temps que son carnet de commandes se remplit.
Le constructeur de véhicules récréatifs électriques a modifié l’architecture de ses puces afin de limiter les conséquences de ces perturbations, a révélé l’entreprise dans le cadre du dévoilement de ses résultats du deuxième trimestre, lundi. Pour le moment, la pénurie n’empêchera donc pas Taiga de livrer ses premiers modèles cette année, a assuré le p.-d.g. et cofondateur de l’entreprise, Samuel Bruneau, lors d’une conférence téléphonique.
La production est un peu décalée en raison des effets de la COVID-19 sur la chaîne de production— Samuel Bruneau
L’entrepreneur croit que Taiga est toujours en voie d’atteindre un rythme de production de 10 véhicules par jour dans ses installations de Montréal d’ici la fin de l’année. « Évidemment, il reste encore une incertitude quant à la date exacte où nous serons en mesure d’accélérer la production, mais nous devrions atteindre ce rythme d’ici la fin de l’année. »
Au 31 juillet, le carnet de commandes de Taiga s’établissait à 2312 unités, une augmentation de 86 % depuis le 31 décembre dernier. L’entreprise a souligné que 57 opérateurs commerciaux mondiaux sont inscrits à son programme de flotte.
Le plastique et certaines composantes électroniques sont plus difficiles à obtenir, a expliqué M. Bruneau à un analyste. Le problème ne serait toutefois pas aussi important que celui des puces et ne menace pas la production, selon lui.
Davantage d’espace à Montréal
Au cours du deuxième trimestre, la société a également agrandi son empreinte à Montréal en louant de nouvelles installations de 130 000 pieds carrés. La capacité potentielle de production passerait ainsi de 2000 véhicules à 10 000, a précisé M. Bruneau lors d’un appel avec les analystes.
Ultimement, l’assemblage de motoneiges, de motomarines, de groupes motopropulseurs électriques et de bloc-batteries devrait se faire à Shawinigan, en Mauricie, où la société prévoit construire une usine. Les installations auront une capacité de production de 80 000 véhicules et composantes mécaniques par année d’ici 2025. Ottawa et Québec ont fourni un soutien financier pouvant aller jusqu’à 40 millions de dollars pour soutenir ce projet estimé à 125,17 millions.
M. Bruneau a réitéré cette cible pour 2025 au cours de la téléconférence, mais n’a pas donné de précision sur les cibles intérimaires. Il n’a pas non plus été possible d’obtenir des précisions après la conférence.
En entrevue avec La Presse canadienne en juillet, M. Bruneau avait reconnu que le lancement des premières ventes commerciales de l’entreprise fondée en 2015 connaissait des retards par rapport aux prévisions initiales, même si les premiers modèles seront bel et bien livrés en 2021. La société prévoyait livrer entre 1500 et 1700 véhicules cette année.
M. Bruneau affirmait alors que ce nombre serait plutôt d’entre 500 et 1000 en 2021. « La production est un peu décalée en raison des effets de la COVID-19 sur la chaîne de production, surtout sur les composantes électroniques comme les microprocesseurs. Il a fallu faire des ajustements. On a fait de gros efforts pour tout livrer au début 2022. »
Augmentation des pertes
La perte nette de l’entreprise a bondi au deuxième trimestre, tandis que ses dépenses en recherche et développement et ses charges administratives ont augmenté afin de financer la production de masse.
L’entreprise en démarrage a dévoilé une perte nette de 55 millions, comparativement à 385 801 $ à la même période l’an dernier. Cela représente une perte de 2,99 $ par action.
La société dispose de réserve de liquidités équivalente à 125,5 millions de dollars au 30 juin dernier, comparativement à 7,8 millions au 31 décembre 2020. Cameron Doerksen, de Financière Banque Nationale, croit que l’encaisse est suffisante pour financer une accélération de la production.
À la Bourse de Toronto, l’action de Taiga perdait 6 cents, à 9,92 $, à la fin de la séance de lundi.
Source : Moteurs Taiga forcée de s’ajuster à la pénurie de puces électroniques | Le Devoir
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