Le train de la transformation numérique est désormais en marche

« Si on regarde le taux d’adoption des technologies de pointe des entreprises québécoises par rapport à celui du reste du Canada, le Québec n’est certainement pas en retard. Il y aurait même un petit avantage québécois, plus visible encore quand on considère l’adoption des technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle, par exemple », souligne Benoit Dostie, professeur titulaire au Département d’économie appliquée à HEC Montréal.

Une bonne chose quand on sait que, d’après l’OCDE, l’intelligence artificielle, au même titre que la mobilité, le cloud computing, l’Internet des objets et l’analyse des données massives « comptent parmi les leviers les plus importants de la transformation numérique ».

Des entreprises conscientisées

Selon un sondage Léger paru en février dernier et réalisé pour le compte de TALSOM auprès de dirigeants et gestionnaires d’entreprises de plusieurs provinces, 84,3 % des entreprises québécoises considèrent qu’elles se mettent à risque si elles n’accélèrent pas leur transformation et 94 % estiment que la transformation numérique est un élément important dans leur entreprise. Enfin, elles sont 66 % à la considérer comme un élément à la fois important et urgent. « Manifestement, le message est bien passé, et les gens savent que ce n’est pas juste important, mais que c’est pratiquement une obligation. Dès lors, l’enjeu, c’est plutôt : par où commencer ? » analyse Pascal Monette, p.-d.g. de l’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec (ADRIQ).

Car si les grandes entreprises sont généralement bien équipées et peuvent compter sur les moyens et le personnel nécessaires à la mise en œuvre de leur transformation numérique, la tâche peut s’avérer plus ardue pour les structures plus petites. « Dans les PME, c’est bien souvent le chef ou la cheffe d’entreprise qui doit déjà s’occuper de la production, du recrutement, de parler au banquier, de faire des foires et des expositions, etc., et là, on demande à cette même personne de convertir son entreprise et de la transformer numériquement ? Ça devient un peu compliqué », fait valoir le p.-d.g. de l’ADRIQ.

Un accompagnement pluridisciplinaire

Lancé en février dernier, le programme Trans Num mis au point par l’ADRIQ est justement destiné à accompagner ces chefs d’entreprise. L’idée ? Offrir une centaine d’heures d’accompagnement à une compagnie pour l’aider à créer son plan de transformation numérique et à le mettre en marche.

« Depuis qu’on a lancé Trans Num, on voit qu’il y a de la demande. Ce genre d’accompagnement répond à un besoin particulier pour des entreprises qui ont déjà une certaine maturité technologique et numérique ainsi qu’une réflexion stratégique. On ne peut pas travailler avec une entreprise qui ne sait pas exactement où elle s’en va », résume Pascal Monette, au sujet de son programme financé au quart par l’entreprise aidée et aux trois quarts par des fonds gouvernementaux.

De fait, tant au fédéral qu’au provincial, les gouvernements ont fait de la transformation numérique un objectif clé, surtout dans le contexte de relance économique post-pandémie. Dans le cadre de son offensive de transformation numérique dévoilée en mars dernier, Québec prévoit d’investir 130 millions de dollars d’ici le 31 mars 2022 dans des projets visant à accélérer le virage numérique des entreprises et à favoriser la croissance de PME innovantes grâce à un accompagnement spécialisé. Du côté du fédéral, c’est une enveloppe de 1,4 milliard de dollars qui a été allouée, en juillet dernier, au Programme canadien d’adoption du numérique. Entre autres investissements, ce dernier prévoit d’octroyer aux PME canadiennes des subventions pour accéder à des services-conseils.

L’enjeu crucial des compétences numériques

À en croire le sondage Léger, les principaux freins que les entreprises disent rencontrer pour mener leur transformation touchent davantage à l’alignement avec le modèle d’affaires, à la difficulté à établir des indicateurs clés de performance ou encore au manque de compétences internes et de motivation des employés.

« Le développement des compétences numériques est un enjeu assez important pour plusieurs organisations présentement. On a commencé un projet de recherche avec la Croix Bleue sur ce sujet-là. Ils se sont rendu compte qu’on a beau déployer toute la technologie, si les gens ne sont pas prêts à la recevoir, cela ne va rien donner au bout du compte », explique Simon Bourdeau, professeur au Département d’analytique, opérations et technologies de l’information à l’UQAM et chercheur au Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations.

« On part de la technologie, mais au final, si on veut qu’une transformation numérique réussisse, la clé ce sont les individus », conclut le chercheur.

Source :

Des entreprises conscientisées

Selon un sondage Léger paru en février dernier et réalisé pour le compte de TALSOM auprès de dirigeants et gestionnaires d’entreprises de plusieurs provinces, 84,3 % des entreprises québécoises considèrent qu’elles se mettent à risque si elles n’accélèrent pas leur transformation et 94 % estiment que la transformation numérique est un élément important dans leur entreprise. Enfin, elles sont 66 % à la considérer comme un élément à la fois important et urgent. « Manifestement, le message est bien passé, et les gens savent que ce n’est pas juste important, mais que c’est pratiquement une obligation. Dès lors, l’enjeu, c’est plutôt : par où commencer ? » analyse Pascal Monette, p.-d.g. de l’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec (ADRIQ).

Car si les grandes entreprises sont généralement bien équipées et peuvent compter sur les moyens et le personnel nécessaires à la mise en œuvre de leur transformation numérique, la tâche peut s’avérer plus ardue pour les structures plus petites. « Dans les PME, c’est bien souvent le chef ou la cheffe d’entreprise qui doit déjà s’occuper de la production, du recrutement, de parler au banquier, de faire des foires et des expositions, etc., et là, on demande à cette même personne de convertir son entreprise et de la transformer numériquement ? Ça devient un peu compliqué », fait valoir le p.-d.g. de l’ADRIQ.

Un accompagnement pluridisciplinaire

Lancé en février dernier, le programme Trans Num mis au point par l’ADRIQ est justement destiné à accompagner ces chefs d’entreprise. L’idée ? Offrir une centaine d’heures d’accompagnement à une compagnie pour l’aider à créer son plan de transformation numérique et à le mettre en marche.

« Depuis qu’on a lancé Trans Num, on voit qu’il y a de la demande. Ce genre d’accompagnement répond à un besoin particulier pour des entreprises qui ont déjà une certaine maturité technologique et numérique ainsi qu’une réflexion stratégique. On ne peut pas travailler avec une entreprise qui ne sait pas exactement où elle s’en va », résume Pascal Monette, au sujet de son programme financé au quart par l’entreprise aidée et aux trois quarts par des fonds gouvernementaux.

De fait, tant au fédéral qu’au provincial, les gouvernements ont fait de la transformation numérique un objectif clé, surtout dans le contexte de relance économique post-pandémie. Dans le cadre de son offensive de transformation numérique dévoilée en mars dernier, Québec prévoit d’investir 130 millions de dollars d’ici le 31 mars 2022 dans des projets visant à accélérer le virage numérique des entreprises et à favoriser la croissance de PME innovantes grâce à un accompagnement spécialisé. Du côté du fédéral, c’est une enveloppe de 1,4 milliard de dollars qui a été allouée, en juillet dernier, au Programme canadien d’adoption du numérique. Entre autres investissements, ce dernier prévoit d’octroyer aux PME canadiennes des subventions pour accéder à des services-conseils.

L’enjeu crucial des compétences numériques

À en croire le sondage Léger, les principaux freins que les entreprises disent rencontrer pour mener leur transformation touchent davantage à l’alignement avec le modèle d’affaires, à la difficulté à établir des indicateurs clés de performance ou encore au manque de compétences internes et de motivation des employés.

« Le développement des compétences numériques est un enjeu assez important pour plusieurs organisations présentement. On a commencé un projet de recherche avec la Croix Bleue sur ce sujet-là. Ils se sont rendu compte qu’on a beau déployer toute la technologie, si les gens ne sont pas prêts à la recevoir, cela ne va rien donner au bout du compte », explique Simon Bourdeau, professeur au Département d’analytique, opérations et technologies de l’information à l’UQAM et chercheur au Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations.

« On part de la technologie, mais au final, si on veut qu’une transformation numérique réussisse, la clé ce sont les individus », conclut le chercheur.

Source : Le train de la transformation numérique est désormais en marche | Le Devoir


Plus d'articles

Restez connectés!

Inscrivez-vous à l'infolettre.